Dans un monde où les géants technologiques cherchent à maîtriser leur propre chaîne de production, Xiaomi fait un pas de géant en développant son propre processeur, le Processeur Xiaomi XRing O2. Ce projet marque une évolution stratégique majeure, propulsant la marque chinoise vers une indépendance technologique similaire à celle d’Apple ou de Huawei. Ce n’est plus une expérimentation : Xiaomi veut concevoir une puce capable d’alimenter un écosystème complet.
Retour sur le XRing O1 : la première étape
En mai 2025, Xiaomi a lancé son premier processeur maison, le XRing O1, intégré aux appareils Xiaomi 15S Pro et Xiaomi Pad 7 Ultra. Gravé en 3 nm (N3E) par TSMC, ce processeur comportait 10 cœurs, dont deux Cortex-X925 à 3.9 GHz, et un GPU Mali G925 avec 16 cœurs, accompagné d’un NPU à six cœurs. Les performances sur Geekbench étaient prometteuses, mais légèrement en retrait par rapport aux Snapdragon en termes de benchmarks globaux (AnTuTu notamment).
Malgré tout, cette première génération a prouvé que Xiaomi avait le savoir-faire pour entrer dans l’arène très compétitive du développement de SoC haut de gamme.
L’arrivée du Processeur Xiaomi XRing O2 : plus qu’un simple successeur
Rapidement après le lancement du premier modèle, des fuites sur Weibo ont révélé que Xiaomi planchait déjà sur une seconde génération : le Processeur Xiaomi XRing O2. Cette rumeur s’est transformée en réalité lorsque la marque a officiellement déposé le nom « XRing O2 » comme marque commerciale en Chine, le 5 juin 2025.
Mais ce nouveau processeur ne vise pas uniquement à améliorer les performances. Xiaomi ambitionne de créer une puce universelle, capable d’alimenter non seulement les smartphones, mais aussi :
les tablettes
les montres connectées
les voitures électriques (comme les modèles Xiaomi SU7 et YU7)
Cette vision stratégique démontre la volonté de Xiaomi d’unifier son architecture matérielle à travers tous ses produits, à l’image d’Apple avec ses puces A, M et S.
Des défis technologiques importants
Le développement du Processeur Xiaomi XRing O2 se heurte à plusieurs contraintes. La plus sérieuse : les restrictions américaines sur l’accès aux outils EDA (Electronic Design Automation), essentiels à la conception de puces en 2 nm. Cela signifie que Xiaomi sera probablement limité au procédé TSMC N3E ou, dans le meilleur des cas, N3P.
Ce détail technique a une importance capitale : alors qu’Apple et Qualcomm passeront bientôt au 2 nm, Xiaomi devra maximiser l’efficacité de sa gravure 3 nm pour rester compétitive en termes de consommation énergétique, de dissipation thermique et de puissance brute.
Une seule puce pour tout l’écosystème Xiaomi
Cette approche « tout-en-un » apporte plusieurs avantages stratégiques :
Cohérence logicielle : un même code peut fonctionner sur différents appareils, ce qui simplifie le développement des applications.
Économie d’échelle : en réutilisant la même base matérielle, Xiaomi peut réduire ses coûts de production sur le long terme.
Expérience utilisateur homogène : les transitions entre appareils deviennent transparentes (passage d’un appel du smartphone vers la voiture, synchronisation des données santé depuis la montre, etc.)
Cette stratégie est au cœur du plan de convergence de Xiaomi, avec pour pilier le système d’exploitation HyperOS. Le Processeur Xiaomi XRing O2 serait ainsi la première puce à être optimisée spécifiquement pour cette plateforme logicielle, dans une logique d’intégration verticale inspirée d’Apple.
Date de lancement estimée
Bien qu’aucune date officielle n’ait été communiquée, les experts s’accordent à dire que le Processeur Xiaomi XRing O2 ne verra probablement pas le jour avant le second semestre de 2026. La phase de dépôt de marque en juin 2025 suggère un cycle de développement qui prendra au minimum 12 à 18 mois, surtout si Xiaomi cherche à optimiser le processeur pour plusieurs types d’appareils.
Ce calendrier coïnciderait avec le lancement d’un futur flagship comme le Xiaomi 16S, ou avec une nouvelle génération de voitures électriques, renforçant le storytelling autour de la convergence matérielle.
Les défis à venir
En plus des contraintes de gravure, Xiaomi devra relever d’autres défis pour réussir son pari :
Optimisation logicielle : le SoC doit s’intégrer parfaitement au futur HyperOS.
Stabilité inter-appareils : passer d’un usage mobile à un environnement automobile nécessite des ajustements spécifiques au niveau du firmware et de la sécurité.
Performance énergétique : dans le monde des wearables et des voitures, chaque milliampère compte.
Xiaomi doit donc non seulement produire une puce puissante, mais aussi modulable, stable, et économe.
Conclusion
Le Processeur Xiaomi XRing O2 représente bien plus qu’un simple SoC nouvelle génération. Il incarne la vision de Xiaomi pour l’avenir de son écosystème : unifier matériel, logiciel et expérience utilisateur à travers tous ses produits.
S’il parvient à dépasser les contraintes techniques et géopolitiques, Xiaomi pourrait bien devenir la première entreprise chinoise à offrir une solution complète 100% maison pour ses smartphones, montres et voitures. Un pari ambitieux, mais pas irréaliste.
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